Cette rubrique est régulièrement enrichie des questions que vous nous posez et des réponses que nous pouvons y apporter.
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La recherche |
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Allez-vous produire des OGMs ? |
Non. Sélectionner des plantes, faire en sorte qu'elles se croisent et les multiplier sont des pratiques vieilles comme le monde (ou plutôt comme l'agriculture). N'avez-vous pas remarqué que dans un jardin régulièrement désherbé les "mauvaises" herbes deviennent de plus en plus petites du fait que vous arrachez de préférence les plus grandes ? Ce faisant, vous réalisez une sélection en n'autorisant que les petites plantes à se croiser entre elles et à produire des graines, ce qui aura pour conséquence une génération suivante elle-même plus petite. A contrario, lorsque vous plantez plusieurs variétés de pommes de terre, vous ne replantez l'année suivante que celles qui vous ont donné satisfaction, opérant vous-même une forme de sélection ... S'il avait fallu recourir aux OGMs pour obtenir toutes les variétés de céréales, de fleurs et d'arbres qui existent aujourd'hui nous serions bien dépourvus. La transformation génétique est un outil précieux pour la recherche, mais il est encore loin d'être indispensable à la création variétale et requiert un niveau d'investissement et de technicité dont les programmes d'amélioration du frêne (en France en tout cas) ne disposent pas. |
Allez-vous produire des frênes hybrides ? | Cela dépend de ce que l'on appelle un hybride. Croiser deux plantes de la même espèce, c'est déjà produire des hybrides (intraspécifiques). Croiser deux plantes d'espèces différentes, c'est produire des hybrides (interspécifiques). Alors oui, nous allons croiser des frênes communs entre eux pour nos travaux de recherche et de sélection, comme cela se fait dans la nature (tant qu'il reste du frêne). Ce que nous souhaitons éviter autant que possible, c'est d'avoir à hybrider le frêne commun avec des espèces de Frêne asiatiques. Même si plusieurs d'entre-elles sont résistantes à la chalarose, le frêne commun est adapté à notre environnement, aux parasites avec lesquels il a co-évolué, et beaucoup d'espèces végétales et animales dépendent de lui. |
Pourquoi parlez-vous de clones ? | Couper une tige de géranium et la mettre en terre pour la bouturer, replanter les stolons d'un fraisier, conserver des tubercules de pomme de terre pour l'année suivante, tout cela c'est "cloner". Cloner c'est tout simplement reproduire une plante à l'identique. |
La chalarose |
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La chalarose est-elle transmissible à l'homme ou aux animaux ? | Non. A notre connaissance il n'existe aucune maladie partagée entre les plantes et les animaux. Les plantes peuvent être des vecteurs de parasites ou de prions dangereux pour les humains et les animaux mais qui ne sont pas pathogènes pour elles. |
Le champignon ne risque-t-il pas de devenir de plus en plus agressif, de s'adapter ? | Ce risque existe, il est même très élevé. En effet, en plus des mutations qui peuvent apparaitre spontanément comme dans tout organisme vivant, ce champignon a recours à la reproduction sexuée, ce qui veut dire que de nouvelles souches apparaissent chaque année. Pour l'instant, il semble que les souches présentes en Europe ne sont qu'un petit échantillon de la variabilité observée en Asie. Si de nouvelles introductions devaient se produire depuis l'Asie, le risque d'évolution augmenterait. Pour comprendre pourquoi il est important d'étudier autant la variabilité du champignon que celle du frêne, nous vous invitons à visionner ce petit film très instructif réalisé par nos collègues de l'INRA d'Angers qui étudient la résistance du pommier à un autre champignon. |